Face aux enjeux environnementaux et économiques croissants, l’obligation de rénovation énergétique s’impose comme une priorité majeure pour la France. Cet article vous propose un tour d’horizon exhaustif des dispositifs en vigueur, des objectifs fixés et des solutions envisageables pour relever ce défi de taille.
La réglementation en matière de rénovation énergétique
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), adoptée en 2015, fixe un cadre ambitieux pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les mesures phares, elle impose une obligation de rénovation énergétique pour les bâtiments résidentiels et tertiaires les plus énergivores.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, les logements classés F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) doivent faire l’objet d’une rénovation avant d’être loués ou vendus. À partir de 2028, cette obligation concernera également les logements classés E. En outre, le décret tertiaire, entré en vigueur en septembre 2019, prévoit que les bâtiments tertiaires devront diminuer leur consommation d’énergie primaire d’au moins 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050.
Les aides financières pour accompagner les travaux de rénovation
Afin de soutenir les particuliers et les professionnels dans leurs démarches de rénovation énergétique, plusieurs dispositifs d’aide financière ont été mis en place. Parmi eux, on peut citer :
- Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), qui permet aux ménages de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 30% des dépenses engagées pour des travaux d’amélioration énergétique.
- La prime MaPrimeRénov’, accessible depuis janvier 2020, qui fusionne les précédentes aides ANAH et CITE pour une plus grande simplicité. Cette prime est accordée sous conditions de ressources et prend en compte la performance énergétique des équipements installés.
- Les certificats d’économie d’énergie (CEE), délivrés par les fournisseurs d’énergie aux ménages réalisant des travaux d’économie d’énergie, et dont la valeur peut être utilisée pour financer une partie des travaux.
Des solutions concrètes pour améliorer la performance énergétique
Pour atteindre les objectifs fixés par la réglementation, un large panel de solutions est à disposition des particuliers et des professionnels. Parmi les travaux les plus courants figurent :
- L’isolation thermique, qui peut concerner les murs (par l’intérieur ou l’extérieur), les combles, les planchers ou encore les fenêtres. Une isolation performante permet de réduire considérablement les déperditions de chaleur et d’améliorer le confort thermique.
- Le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, qui représentent une part importante de la consommation d’énergie. Le remplacement des équipements énergivores par des systèmes plus performants et écologiques, comme les pompes à chaleur ou les chaudières à condensation, peut générer d’importantes économies.
- Les systèmes de ventilation, dont l’efficacité est essentielle pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur tout en limitant les pertes énergétiques. Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux, par exemple, permet de récupérer la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant.
Un enjeu crucial pour le climat et l’économie
Au-delà des bénéfices individuels liés à la rénovation énergétique, tels que la réduction des factures d’énergie et l’amélioration du confort, cette obligation s’inscrit dans un enjeu global majeur. En effet, le secteur du bâtiment représente près de 45% de la consommation d’énergie finale en France et environ 25% des émissions nationales de gaz à effet de serre.
En outre, la rénovation énergétique constitue un levier important pour l’emploi et la relance économique. Selon une étude de l’ADEME, chaque million d’euros investi dans ce domaine permet de créer ou de maintenir entre 12 et 18 emplois directs et indirects.
Face à l’urgence climatique et aux défis économiques, l’obligation de rénovation énergétique apparaît donc comme une réponse ambitieuse et nécessaire pour construire un avenir durable et respectueux de l’environnement.